Premier examen d'entrée (2023)
Texte, image animée, 05"
#008

« À Cergy-Pontoise, le lundi 14 avril 2008 »

Je suis allée passer le premier concours d'entrée à l'Ecole Supérieure d'Art de Cergy Pontoise, à une vingtaine de kilomètres de Paris. Avec des dessins de la taille d'un grand téléviseur, un portfolio et un morceau de papier avec un texte d'introduction écrit dessus, j'ai tremblé et j'ai attendu mon tour.

Assise à l'ombre d'un nuage, en tenant grâce à une bouteille d'eau et à une cigarette, j'ai écrit quelques mots pour l’entretien.
Mon petit cahier tremblait dans mes mains jusqu'à ce que j'atteigne le couloir.
Je suis entrée dans la salle d’entretien équipée d’une grande table d’atelier.

Maintenant, il n'y a plus que moi et les quatre membres du jury qui m'entourent, me fixant avec des yeux perçants. J'enlève tranquillement ma tête et je l'emmène sur la lune, et mon corps, laissé seul, essaie de parler sans bouche. Sans yeux j'essaie de lire le cahier dans ma main, mais mes efforts sont ridicules.

Heureusement, ma tête revient et je lis la dernière phrase que j'ai préparée. Les larmes sont sur le point de sortir, alors je les ravale et récite le dernière paragraphe.
(Enfin, à la question d’un membre du jury, 'Quel genre d'artiste voulez-vous être ?', il me semble avoir répondu 'Je veux être une artiste honnête'.)

Lorsque j’ai franchi la porte de la salle, mes jambes ont lâché et ma tête est tombée.

Je suis reconnaissante aux membres du jury de m’avoir accordé ce temps, et je ressens du désespoir et de la haine envers moi-même. J’écoute la chanson de "Mot (못)" pour désespérer pleinement. Le temps est triste comme mon cœur.